09
2019
Isolé, sans troubles du sommeil associés, le ronflement n'est pas à proprement parler une pathologie mais il est assez invalidant pour le patient ou pour son entourage pour que la consultation soit parfois demandée "en urgence"!
Il faut imaginer les nuits très difficiles des compagnes ou des compagnons des patients ronfleurs et les couples, lors de la consultation, sont parfois au bord de « la crise de nerfs »!
Le ronflement représente un véritable complexe pour le patient qui n'ose pas, le plus souvent, dormir à l'extérieur de chez lui et ce complexe est même exacerbé chez certaines patientes puisque la société considère le ronflement comme un signe d'anti féminité.
L' interrogatoire du ronfleur va rechercher:
L'examen du ronfleur va ensuite contrôler la liberté des voies aériennes et rechercher:
La consultation sera souvent complétée par une imagerie scanner des cavités nasales et sinusiennes pour éliminer toute cause, mal vue à l'examen, d'obstruction nasale.
Au moindre doute, si l'on suspecte des apnées du sommeil, l'enregistrement polysomnographique, pour authentifier et quantifier le nombre et la durée des apnées, sera programmé.
Celui-ci est le plus souvent réalisé de manière ambulatoire, puisque c'est dans son propre lit que le patient dort le plus normalement.
À l'inverse, les nuits sont bien moins naturelles lorsque les enregistrements sont effectués en "chambre de sommeil hospitalière", aussi je ne les prescris plus sauf si j'ai besoin d'un électro encéphalogramme nocturne.
Il dépendra des éléments retrouvés lors de la consultation et des différentes explorations paracliniques.
On se doit de rester le moins agressif possible pour un ronflement isolé, sans apnée du sommeil associée.
S'il existe un excès de poids, la première chose à faire sera d'essayer de faire maigrir le patient. En effet, le ronflement est très souvent relié à la surcharge pondérale et l'amaigrissement de quelques kilos pourra suffire parfois à faire disparaitre ce symptôme gênant.
Je n'hésite pas alors à adresser mon patient chez un endocrinologue et /ou un nutritionniste pour faciliter cette perte de poids.
En parallèle, je commence le plus souvent par un traitement des fosses nasales en prescrivant des soins locaux, vasoconstricteurs sur une courte période et corticoïdes sur une plus longue, pour éviter une respiration nocturne bouche ouverte, plus propice à la survenue d'un ronflement.
Si cette prise en charge est insuffisante, on discutera de l'intérêt:
Si, malgré ces différents traitements, le ronflement persiste, on pourra alors envisager:
La prise en charge devra être plus « agressive » car la pathologie est avérée et les conséquences peuvent être sévères, en particulier au niveau cardio-vasculaire.
Si le nombre d'apnées est très important ou si les manifestations diurnes sont sévères (risque d'endormissement au volant chez les professionnels de la route), il faudra instaurer une ventilation nocturne en pression positive, au moins transitoirement, pour " réoxygéner" le patient et faire disparaître toute la fatigue accumulée.
Si le nombre d'apnées est moins important, ou si la ventilation par pression positive nocturne n'est pas tolérée, on envisagera l'essai d'orthèse d'avancée mandibulaire ou une chirurgie de désobstruction nasale et de retension du voile du palais, éventuellement associée à des gestes d'avancée mandibulaire ou de l'os hyoïde.
Mes interventions, avant / après